Conversation avec mon père (petit mode d'emploi d'écriture intuitive)
Je vous propose une discussion comme il vous est possible d’en avoir avec un de vos proches.
Prenez un temps de calme, mettez-vous là où vous ne serez pas dérangés, Fermez les yeux, inspirez doucement plusieurs fois et laissez votre coeur reprendre son rythme.
A vos plumes !
- Tu fais bien de continuer à prendre soin de ta santé naturellement
- Qui parle ?
- Papa
- Je voulais être sûre. Comment es-tu ? Comment vas-tu ?
- Je regrette, oui.
- Oui, je me doute. Quoi ?
- Ce que j’ai dit, ce que j’ai oublié de dire à toi […] ta mère […] aussi. Je regrette aussi ce que j’ai pu faire ou te dire.
- Ok
- Je suis fier […]
- commet es-tu ?
- Je suis sans corps, libéré. Je pensais que ça me libérerait alors que le corps n’est qu’un accessoire comme un tournevis ou un marteau. L’âme…
- Oui, je sais ça aussi maintenant. Tu n’as pas appris ?
- Non pas appris ou mal appris. Ici, il y a des âmes qui aident comme les docteurs sur terre. Elles guérissent et j’ai compris des choses et je te demande pardon. Pardon pour les gifles, les insultes, les plaisanteries, les doutes, les rêves cassés, les maladresses, E., tes enfants, ta vie, ton héritage, ton divorce…
- Non, pourquoi le divorce ?
- J’ai contribué à rendre par mon silence ce mot tabou, on dit ça ?
- Oui, je ne comprends pas.
- Ne pas avoir dit que C. et O ; étaient divorcés pour faire plaisir à ta mère. Me fâcher avec elle quand on parlait de JL comme si c’était sa faute à lui. Laisser dire… Cette larme…
- Oui ?
- tu aimes écrire ?
- Plus que jamais
- Écris
- Oui
- De belles histoires
- Ton histoire
- Oui, je suis sur ton épaule
- C’est pour ça qu’elles sont lourdes😄
- C’est quoi ?
- Ça s’appelle un smiley sur les téléphones.
- Ah oui, je me souviens.
- De quoi te souviens-tu ?
- De toi bébé, de C. bébé. De cette joie de vous, 2 filles. J’ai toujours trouvé les filles plus sympas, plus attirantes que les garçons, plus intéressantes. Mais bon, avoir des copines filles… c’était pour les sauter qu’on disait, pas comme copines ou on les épousait.
Je suis désolée pour D. et toi
- Il est malheureux et souffre
- Oui je sais, j’ai vu son père, encore prostré si on peut dire ça d’une âme. Pourtant il a une étincelle en lui. Je l’ai vu quand je l’ai croisé.
- Tu penses que c’est aussi ça pour D., un deuil pas digéré ?
- Comme pour beaucoup. Tes frères. Je leur parle chaque soir mais leurs oreilles sont sourdes. Leurs âmes dorment, ont été écrasées, anéanties et cognent fort dans leur corps comme pour moi. Écoute ton corps, c’est un outil, je disais mais aussi un bon allié. Je ne savais pas ça moi. Sinon…
- Fini les regrets. Parle de ce que tu fais
- Je vaque, j’erre. Je rends des petits services en parlant de ma vie, je blague, j’écoute, je m’assagis, je voyage. Le monde d’en haut ou d’en bas, ça dépend de qui parle est vaste et il y a bien d’autre mondes que la terre et d’autres habitants. Ils me ressemblent maintenant que je suis sans corps mais certains sont si lumineux qu’on est attiré. Tien, en passant, comme tu es devenue lumineuse, toi aussi !
- Merci
- La lumière attire les papillons
- Oui, j’ai vu
- Attention !
- Je m’arme, non je me protège. Je prends soin de moi. Nous avions compris les choses à l’envers.
- Oui et nous les avons enseignés à l’envers, ta mère et moi.
- Tu l’as vue ?
-…(oui-non) je préfère ne pas en parler
- Compris, quand tu voudras
- Le temps est infini. Tu pourrais très bien en savoir plus que moi bien avant qu’on se retrouve.
- Vous nous avez bien élevé, maman et toi.
- Bof
- Vous avez fait du mieux que vous pouviez. Mon 2e livre parle de toi. Mince, je l’ai déjà dit. (Ah tiens, non…)
- C’est peut-être l’heure de raccrocher (rires)
- Ça blague au pays des morts.
- Tout le temps. On se moque bien de vous et de vos tentatives désespérées de comprendre ce qui est sous votre nez. Continue, tu es sur le bon chemin.
- Merci
- Je raccroche, je viendrai te border, t’embrasser et te caresser les cheveux.
- Comme cette nuit-là ?
- Comme cette nuit-là.
- C’est toi qui m’as sauvé ?
- En quelque sorte…