Raconte-moi ce que ça fait d'être un homme ! 👨

Comment parler de ce que je ne connais pas ? C’est un défi auquel je suis confrontée assez souvent lors de mes ateliers, ou avec les films que je réalise avec des professionnels qui ont à cœur de transmettre leur passion ou leur vision de ce qu’ils font.

Parfois je vais au cœur et à fond dans la connaissance de l’autre, à tel point qu’après avoir réalisé plusieurs films sur des courses ou avec des coureurs automobiles, j’ai accepté d’être copilote lors de rallyes auto.

    Ce sont des souvenirs de ma vie pleins d’émotions surtout positives, à cent à l’heure. Et je peux en parler aujourd’hui. Je sais ce que c’est que la vitesse, vitesse maîtrisée, si maîtrise il peut y avoir…

    Ce qui est paradoxal dans le sport automobile, c’est que c’est l’absence de maîtrise qui apporte le fun. Et je crois bien qu’en relâchant la pression, nous sommes parvenus, mon pilote et moi, à garder le souvenir de ces courses comme un lien qui traverse le temps et l’espace.

    Pour preuve, je parle encore de lui comme de mon pilote et lui parle de moi comme de sa copilote, au grand dam de sa compagne !

    En dehors du fait que nous étions un couple mixte, et oui comme pour un mariage, c’est bien un monde d’hommes que j’ai pénétré. Et aujourd’hui, je cherche vainement cette mixité à travers les clichés et les stéréotypes véhiculés autour de moi.

    Donc oui, j’aime entendre les histoires des uns et des autres et oui, je comprends de plus en plus ces problématiques qui encombrent les esprits. Et non, je ne sais pas et ne saurai pas ce que c’est que de me conformer à cette image du père protecteur et de soutien proposé dans les livres de psychologie. Et non, je ne sais pas et je saurai pas ce que l’image forte de Stallone, de “The Rock, Dwayne Johnson, de Schwarzenegger, de Ken (avec Barbie) et d’autres monsieur Univers ou monsieur Muscle véhicule dans mon esprit. Et non, je ne sais pas et je ne saurai pas ce que ressent le futur père qui voit le ventre de la mère de son enfant grossir comme un ballon. ET non, je ne sais pas et je saurai pas ce que humiliation entre potes “bien intentionnés” au nom de “tu seras un homme” peut vouloir dire. Et non, je ne sais pas et je ne saurai pas ce que des siècles de mensonges sur la toute puissance du masculin sur le féminin a pu commettre comme dégâts dans mon esprit. Moi, je suis femme, comme dit la chanson.

    Alors oui, toi qui es un homme, raconte-moi ton histoire avec beaucoup d’émotions merci, que je puisse pleurer avec toi et dire oui, je comprends, à défaut de connaître ta vie, parce que les émotions, nous avons les mêmes.

    Si je sais plus de choses sur toi, mon frère, ma soeur, mon ami-e, alors je serai plus en mesure de te venir en aide lorsque tu me le demanderas.

    Ce respect-là aussi est important, répondre à une demande de l’autre et non à la mienne. Moi, je ne veux qu’une chose : te connaître un peu mieux.

    Moi, ça me parle puissance 10 cette méconnaissance de l’autre. ET je trouve ça tellement dommage qu’aujourd’hui, je suis fière d’aider à raconter toutes ces histoires.

    Bonne semaine !

    J’attends vos histoires d’hommes… ou de femmes.