Les routes du bien-être - 23

« Quand la liberté meurt, le désir aussi. […] ne pas couper l’autre de ses désirs, ne pas lui couper les ailes, malgré la peur qu’il s’envole ailleurs. »

Raphaëlle Giordano, Cupidon a des ailes en carton

Pour revenir sur mes propos, attention, je ne remets pas en cause la médecine dite traditionnelle, occidentale, juste qu’un lien pourrait se faire, non pas un lien entre les médecins et les thérapeutes qui serait de la condescendance des uns pour les autres, non, un vrai lien de respect et d’écoute mutuels.

Mon monde idéal…

Quand j’ai connu l’homéopathie par exemple ou l’ostéopathie avec mon kiné à l’âge de 17 ans mais sans savoir les nommer ou n’y accordant pas plus d’importance que ça, je croyais naïvement que c’était courant d’avoir affaire à des médecins, des praticiens de ce calibre. Je croyais qu’ils existaient en masse et que la médecine intégrait ces pratiques. Et c’est sûrement vrai pour certains médecins qui n’abusent pas de la médication que j’appelle « dure » comme la morphine ou l’opium – que j’ai découvert composer un de mes médicaments –

Alors quoi ? D’un côté, il y a délit et poursuites judiciaires pour les dealers alors qu’une simple ordonnance me permet d’en obtenir dans une pharmacie qui regorge de ces substances ?

Je sais ce qui peut être rétorqué ; tout dépend de la dose, de la prise, et de l’excès donc de la surveillance médicale. C’est bien la dépendance qui fait un.e drogué.e et donc lorsqu’il est annoncé à un.e malade qu’il/elle a un traitement à prendre jusqu’à la fin de sa vie et que ce traitement devient si addictif que les doses augmentent, tout en diminuant ses effets, comment est-ce que ça s’appelle ?

J’ai connu et je connais de ces cas, moi la première avec une prise quotidienne pour un asthme qui n’est plus avéré. Et cela peut être plus grave comme lorsque je vois quelqu’un qui, en dépit de son traitement, ne va pas mieux.

Je suis même effarée de cette foule, quelle que soit l’heure où j’y vais, qui se presse dans les officines de pharmacies. Oui, maintenant il y a la fameuse para-pharmacie mais qui ne concerne pas seulement les crèmes et les laits démaquillants. Nous avons accès à tout un panel de remèdes, de compléments alimentaires soit disant anodins, en toute liberté, comme n’importe quoi d’autre.

Et que dire d’Internet qui permet de contourner la loi de l’ordonnance ou de l’interdiction. Soit dit en passant, le paracétamol est en vente libre alors qu’une pharmacienne m’a dit que ça détruisait l’estomac à haute dose !

Je me demande parfois qui sont ces personnes qui décident de mon bien-être en autorisant certains médicaments dont les médecins se font ensuite complices.

Le « pour ton bien », je l’ai entendu et je l’ai beaucoup dit aussi, jusqu’à une remarque de ce type de mon père lorsque ma grand-mère, malade, alitée et en fin de vie dit ne plus voir personne la visiter. Mon père m’avoue que c’est lui qui a demandé à son entourage de ne plus venir la voir car cela la fatiguait.

Soit. C’était vrai dans les deux cas mais « pour son bien », je décide.

Et ma grand-mère de s’attrister.

Bien sûr cette anecdote est loin d’être noire ou blanche. Les visites aux personnes malades les fatiguent, c’est vrai, mais dans certaines circonstances. Et ma grand-mère était bien trop bien polie et trop bien élevée pour dire aux gens de partir au bout d’un quart d’heure !

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