Et toi, tu les aimes comment tes oeufs ?
Souvent me revient un film avec Richard Gere et Julia Roberts sur l’histoire d’une jeune femme connue à travers le pays comme se sauvant juste avant ses mariages. Un journaliste décide d’élucider ce mystère et s’invite à son prochain mariage. Bien sûr, comme dans les codes des comédies romantiques américaines, ils vont se rapprocher.
Ce qui me revient, hormis le pitch de cette histoire qui n’a rien d’extraordinaire en soi est une scène où le personnage joué par Richard Gere demande au personnage joué par Julia Roberts comment elle aime ses œufs. Il observe qu’elle les mange comme son fiancé les fait et elle, répond qu’elle aime comme il les cuisine ou comme lui, les aime.
Cette petite question peut s’appliquer à un tas de petites choses et détails de la vie.
Aimons-nous vraiment quelque chose – que ce soit alimentaire ou de tout autre ordre comme partir en vacances à tel endroit, s’habiller de telle façon… - ou l’aimons-nous parce qu’une autre personne qui nous est chère l’aime aussi ?
C’est une vraie question que je me pose parfois – même si une amie m’a dit que je me posais beaucoup de questions (là encore, il s’agit d’équilibre et je la remercie de cette remarque) –
Pour en revenir à la préparation des œufs, je me surprends, lorsque j’en prépare, à me demander de quelle façon, moi, je les aime.
Je les aime en omelette, encore plus depuis que je sais préparer la tortilla, à la coque parce qu’ils ont un goût d’enfance, mollet parce qu’ils ont été un défi dans ma vie de mère et d’épouse, dur parce qu’ils sont les plus faciles à cuisiner et à accommoder, sur le plat pour une raison similaire, brouillés même si j’ai mis du temps à les aimer ainsi…
Et pour chaque façon de les cuisiner, il y a des variantes.
Mais au fond de moi, qu’est-ce que je préfère ?
Dans le film, le personnage de Julia Roberts prépare les œufs de toutes les façons possibles puis les déguste et là, elle décide de la façon de les cuire qui lui plaît le plus.
J’avoue, que pour ma part, c’est pochés que je les aime et pourtant, c’est une façon de les cuire que je ne maîtrise pas du tout, même si je m’y suis essayée. Donc, en plus de les aimer de cette façon, j’en mange rarement et j’admire surtout ceux et celles qui parviennent à ce résultat.
Même si je me pose beaucoup de questions, il est parfois bon de s’en poser et justement de s’interroger sur soi-même.
L’amie qui m’avait fait cette remarque à propos des questions, je l’ai appris plus tard, a une blessure par rapport à un de ses enfants. Son mari et elle, quand ils me l’ont mentionnée, ont ajouté « mieux vaut ne pas en parler ».
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Aujourd’hui, je sais que les non-dits, les non-sus, les secrets, les mensonges, les non-parlés ressortent inévitablement.
Oui, éviter est une façon de fuir, oui mais fuir quoi ?
Toute sensation désagréable ?
Et pourtant, cette plaie qui cache ce qu’on souhaite oublier derrière un pansement ne cicatrise pas. Le pansement cache la blessure mais ne l’efface pas.
Attention, effacer dans le sens ne plus exister.
Quoi que nous fassions, cela existera toujours, comme quelqu’un qui est mort. Sa présence sera toujours en nous, dans notre mémoire, nos souvenirs, peut-être avec des objets ou un héritage et si nous avons emporté avec cet être cher une douleur, elle persistera tant que nous ne lui aurons pas fait face.
Me poser les questions que je refusais de me poser m’a permis de comprendre ça.
Ces malaises lorsque je m’oubliais, lorsque je me plaignais, lorsque je me lamentais, lorsque je pensais que le monde était contre moi, que ma journée était une plaie.
Ce que je redoutais arrivait.
Pour changer ces états d’esprits, et j’ai encore des idées comme ça parfois mais aujourd’hui, je sais plus comment y faire face.
Cela fait 5 ans maintenant que j’ai compris que tout est en moi, que l’extérieur que je croyais hostile n’est que le reflet de de ce qui est en moi – pour avoir un aperçu de ce changement, je t’invite à lire le Tourbillon de la vie, Chronique d’une femme amoureuse, mon premier roman édité où je me suis beaucoup inspirée de ma vie pour le personnage principal –
Pour en revenir aux œufs et pour conclure, je te propose d’appliquer cette méthode à ce que tu fais, ce que tu vis, ce que tu choisis – cela m’est aussi arrivé pour une robe que ma meilleure amie m’a conseillée d’acheter et que je n’ai jamais mise – et à te demander parmi ces choix qui s’offrent à toi, ce que, toi, et seulement toi, choisis.
Pour cela, la communication avec Soi-même est essentielle et aussi faire Silence en Soi.
Belle journée à toi !