Les Routes du Bien-Être - 17

« Les gens qui vivent seuls finissent par acquérir sans s’en rendre compte de nombreux pouvoirs »

Haruki Murakami, Danse Danse Danse

Mon corps, quoi que je lui reprochais, puisque son langage m’échappait et que j’étais loin, très loin de l’idée que mon état psychologique pouvait y être lié, mon corps, donc, commençait à manifester des symptômes bien plus inquiétants que les allergies respiratoires et les migraines que je trainais depuis longtemps – plus de 30 ans – Trois pertes de connaissance m’avaient amenée à consulter une cardiologue puis un pneumologue et me voilà sous traitement pour de l’hypertension, le souffle court, un cœur pas au top, jusqu’à ce que…

Oui, bousculée par mon mal-être psychologique qui avait tendance à prendre le dessus et cette nouvelle vue consciente de ce que je vivais et qui n’était peut-être pas ce que je croyais, j’avais oublié de renouveler à temps le médicament pour la tension lorsque je pris rendez-vous avec mon homéopathe.

Celui-ci m’ausculte et me propose d’essayer sans le traitement, tout en surveillant ma tension. C’est comme ça que j’ai appris qu’il était possible d’aller en pharmacie juste pour ça, un peu comme demander à vérifier la pression des pneus dans un garage.

Et c’est ainsi, qu’à peine commencé, j’ai arrêté ce traitement.

Dans le livre d’Elaine N.Aron à propos des hypersensibles – portrait dans lequel je me reconnaissais de plus en plus et qui m’avait permis de refaire une lecture de ma vie – elle conseillait de le dire à son médecin et même de lui donner son livre à lire.

Je me souviens que mon côté sensible, émotif, était moqué, voire jugé insignifiant ou comme un handicap. Aujourd’hui, je suis consciente d’avoir voulu rentrer dans des moules à tout prix pour paraître « normale » et sortir de ce jugement de « pas comme les autres ». Une peur de la folie qui rampait sournoisement dans la famille et dont personne ne parlait ou en tout cas, pas comme des personnes dignes d’être, ou de vivre, presque. La honte, la peur du rejet m’ont poursuivie. Bref, l’incompréhension comme tout ce qu’on ne comprend pas.

Cela m’a incitée à être plus honnête par rapport à ce que je vivais. C’est comme ça que la cardiologue, apprenant que je suivais des séances de sophrologie, me dit de travailler cette problématique de cœur avec la sophrologue. Je me suis dit que ça progressait, même si je n’ai pas compris quand mon médecin m’a dit que je n’étais pas prête. Je comprends mieux aujourd’hui ce qu’il a voulu dire mais sur le coup, je me suis dit « pas prête à aller mieux ? » Le déni est quelque chose de complexe ajouté à mon obstination et à mes idées arrêtées et reçues qui n’aidaient pas.

En me formant à l’hypnose ericksonienne (thérapeutique) du nom d’un psychiatre américain, Milton Erickson, et à la programmation neuro linguistique qui appartient au même courant – même si programmation appliquée à l’humain ne me plaît toujours pas -, j’ai compris que cela parle plus de nos automatismes, de nos habitudes ou d’héritages inconscients.

Surtout, surtout, j’ai découvert ce fameux inconscient qui gouverne nos vies, et parfois nous les empoisonne à notre insu.

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