Les routes du bien-être - 19
« Les grandes tristesses insensibilisent les douleurs d’épiderme »
Raphaëlle Giordano, le Bazar du zèbre à pois
En réalité, avec l’application Les Routes du Bien-Être, mon ambition était, en premier lieu de faire connaître ces professionnels mis au « ban » de la médecine allopathique sous des prétextes X ou Y mais pas…
Parfois nous savons que ça existe sans vraiment connaître la pratique. Ainsi, à la sortie de l’école, en allant chercher mes enfants, j’entendais parler de magnétiseurs et de guérisseurs. Pour le magnétisme, ce qui revenait est que pour une brûlure ou un zona, c’était efficace. Je me disais donc qu’en cas de brûlure, j’irais. Cela ne s’est pas produit et j’en serais restée là. De même qu’une amie qui allait suivre des « cours » de sophrologie en disant « c’est bien », ça ne me disait rien à moi. Moi, je suis dans le vague et je ne comprends pas si on ne m’explique pas plus. Je ne pouvais pas être attirée par ça. Moi-même, je ne savais pas expliquer parfois ce que je ressentais.
Peut-être que ceci explique cela. C’est-à-dire qu’en ne sachant pas expliquer ce qu’on ressent, on ne peut pas comprendre ce que ressent l’autre ou le pousser à s’expliquer.
Cette incompréhension est restée jusqu’à ma psychothérapie avec M. où ma curiosité est devenue un puits sans fond. Ce qui se passait pour moi, cette noirceur, cette profondeur, cette tristesse, ce décalage brusque et constant avec ma vie qui m’apparaissait comme une illusion m’ont poussée vers un besoin de savoir, de comprendre, de savoir ce qui m’arrivait à moi et comment, jusqu’à présent, j’avais pu être aussi aveugle à ce qui me crevait les yeux.
Comme « on est heureux mais on ne le sait pas », comme toutes ces petites choses que je cherchais à l’extérieur et qui étaient en moi, comme le visage des gens autour de moi qui changeait brusquement, comme le transfert d’énergie (j’ai fait une petite vidéo sur ma chaîne YouTube pour parler des énergies, très vague pour moi). J’y fais moins attention mais à ce moment-là, je voyais tout et tout le monde comme à travers une loupe grossissante de ce que je ratais avant. Ce fameux transfert d’énergie par exemple : je me fais masser, quand j’arrive, la masseuse fait ma taille ou est plus grande que moi (physiquement) et en partant, elle est plus petite (ou c’est moi qui suis plus grande !).
Ces mystères avaient besoin d’explication et je suis allée voir une magnétiseuse. Une femme que j’avais connue comme mère d’enfants au catéchisme. Nous nous étions croisées mais j’ignorais cette part d’elle.
Étant encore dans la dynamique de filmer, de faire des vidéos, je lui propose une interview pour qu’elle explique ce qu’est le magnétisme, qui est donc bien plus que soigner des brûlures (ou couper le feu comme on disait avant).
Cette vidéo est sur ma chaîne YouTube. Elle est la première où je me mets en scène.
Cette capacité à filmer les gens, je l’avais acquise au cours des 30 dernières années. En général, je n’ai aucun doute sur l’adhésion des personnes que je filme.
Il y a peu, L. pour le magnétisme, m’a avoué avoir attendu et réfléchi quelques jours avant de me dire “oui” et comme les magnétiseurs.ses sont connecté.es à plus grand.es qu’eux/elles, (d’autres aussi), elle a eu le message que cela lui servirait à elle et à moi aussi. Comme je le disais plus haut, j’ai découvert et commencé à vaincre (et à comprendre) ce que cela fait d’être filmé.e.
Et c’est vrai que la forme de cette vidéo est la première où je suis installée à côté de L. et ayant un manque d’images, j’y ai ajouté des images d’une séance qu’elle a pratiquée avec moi. Je me souviens de mon air fébrile et de mon petit carnet refuge et doudou avec mes questions préparées.
Puis tout est devenu fluide, à tel point que ma caméra s’est arrêtée de filmer sans que je m’en rende compte. Il ne restait que la bande son.
