Les routes du bien-être -21
« Comprendre qu’on ne maîtrise pas tout, qu’on n’est pas responsable de certains comportements ancrés, de certains héritages lourds de secrets trop bien gardés. »
Agnès Ledig, De tes Nouvelles
Pour continuer sur les prestations de films, c’est avec certaines d’entre elles que je découvre le voyage sonore, le massage sonore, le reiki, le yoga du son et… l’art thérapie.
Je suis curieuse de l’art thérapie que la praticienne présente surtout par la peinture et m’en explique quelques fondements et utilités.
Je repense à un atelier auquel j’ai participé lors d’un festival cette année-là où il s’agissait de réaliser le portrait de la personne en face de nous.
Sur le mien, je me trouvais triste.
Et j’ai compris à ce moment-là combien ce que nous voyons correspond à notre état d’esprit car ce même portrait, plus tard, je l’ai trouvé souriant.
Je vous invite à réaliser cet exercice. Si vous ne vous sentez pas de dessiner votre autoportrait, trouvez quelqu’un avec qui le faire. Mettez-vous face à face et chacun.e dessine l’autre.
Ce portrait, ensuite, peut vous servir d’étalon et le regarder de temps en temps vous renseignera sur vos humeurs.
Vous pouvez même lui adjoindre un cahier pour pratiquer ce qui s’appelle le journaling. Le journaling est une version améliorée et additionnée du journal intime. Le journaling sert à déverser sa journée le soir avec un « jeté de pensées » par écrit. Il sert à éclaircir ses idées le matin au réveil ou bien à y déposer ses pensées, ses rêves, ses envies, sa journée à venir. Certain.es vont même plus loin et lui adjoignent ce qui s’appelle l’Art Journal. Il est alors possible d’y mettre des photos, d’y coller de jolies images et d’y dessiner ou pourquoi pas d’y peindre.
Pour ma part, j’ai toujours eu de petits carnets depuis l’adolescence. Mes proches connaissaient mes passions : la lecture, l’écriture et le cinéma. Les passions sont encore là. Elles sont mes piliers mais avouez qu’elles ne mènent pas forcément à un boulot. En tout cas, c’est ce que j’ai entendu – parfois à mots couverts bien sûr - lors de mes études par exemple. Il y avait pourtant des cas de réussites précoces dans les arts auxquelles je m’accrochais comme celle d’Alexandre Jardin et son premier roman à 20 ans. Dans le cinéma, j’ai étudié la réalisation ou le scénario qui étaient plutôt l’apanage des hommes – apparemment les seuls dans ce paysage mais je sais aujourd’hui que c’est faux –
Hormis Agnès Varda et Danièle Thompson, encore dans l’ombre d’hommes, je n’en ai étudié aucune.
Il faut dire que la plupart de mes profs en cinéma et audiovisuel étaient des hommes, de même que les livres à étudier étaient écrits par des hommes. Et dans ces livres, les hommes prédominent.
Mais je m’égare.
Pour dire que mes expériences pros m’ont plongée dans des milieux masculins.
Puis mes enfants sont nés et la vidéo est passée au second plan, tout en restant en filigrane mais plutôt orientée famille. L’image est aussi restée dans ma vie avec la photo. Compétence que j’ai développée comme la vidéo, avec la pratique et je remercie les inventeurs des réglages automatiques, des stabilisateurs… parce que les focales et moi… Bref, je préfère capturer les images sans trop me poser de questions.
Aujourd’hui, qui, dans les créateurs de vidéos, sait ce qu’est une balance des blancs ?
En réalité quand j’y pense, j’ai connu la vidéo comme on fait de l’artisanat.
Et en y repensant, j’ai adoré toutes mes expériences liées à l’image même celles vécues dans des conditions périlleuses.
Aujourd’hui, je mesure cette grande chance de toujours vibrer devant un fabuleux paysage photographié ou filmé.
Le revers de cette passion de l’image est que je ne me mettais pas en scène. Je me cachais, en quelque sorte, derrière mon objectif. Mon fils m’a dit que je n’apparaissais pas ou peu sur les photos puisque, bien souvent, c’est moi qui les prenais.
Je me cachais mais je ne le savais pas. L’objectif me protégeait de l’extérieur, l’appareil était une barrière entre moi et les autres.
Puis, avec mes enfants, la famille que je voulais coûte que coûte construire, je m’effaçais insidieusement, de peur de me regarder dans un miroir ?
Mais ceci est une autre histoire.