les routes du bien-être - 33

« Esther demande pourquoi les gens sont tristes. C’est simple, répond le vieillard. Ils sont prisonniers de leur histoire personnelle. »

Paulo Coelho, le Zahir

J’aurais pu me décourager en découvrant que le site “la route du bien-être” existe déjà sur internet. Mais non, et donc je reviens à la charge et je demande à mon fiston qu’il cherche « LES » routes du bien-être. Il me dit que c’est libre. Aussitôt, je lui réponds « j’achète ».

Mon expérience de ne pas savoir suffisamment, de ne pas connaître ces thérapies, ces gens formidables comme s’ils étaient invisibles, me guide, me pousse, me tire. Peu importe comment cela est compris. Je me sens portée.

Les invisibles comme je les appelle, c’est par exemple, une magnétiseuse qui dit ne pas apposer de plaque sur sa porte par respect pour ses voisins. Que ce soit pour cette raison ou une autre, en un sens je le comprends et dans un autre sens, pas du tout.

Comment ces gens peuvent-ils entrer dans nos vies s’ils restent cachés ?

C’est comme si rien n’avait changé en 40 ans depuis ma première rencontre avec un ostéopathe sans que je sache que c’était de l’ostéopathie.

Je reviens sur cette expérience de cet ostéopathe qui a soigné ma scoliose quand j’étais adolescente. La douleur était insupportable. Ce qui était proposé dans les années 1980 et que j’avais testé sans succès était la kinésithérapie classique avec des exercices à faire. Moi qui n’aimais déjà pas le sport. Ce qui ne m’avait pas encouragée.

Alors faire des exercices, soi-disant pour mon dos. Même si je m’efforçais d’être une bonne élève, la rebelle n’était jamais loin. Et encore pour les problèmes de dos, il y avait aussi le corset par exemple, auquel j’ai échappé ou encore l’opération.

Insidieusement, j’ai été imprégnée d’autres médecines comme l’homéopathie qui – comme l’ostéopathie – ne se déclarait pas ouvertement. Ma mère et ma grand-mère, même si elles recouraient à la médecine traditionnelle, allaient aussi voir d’autres médecins. On ne parlait pas de guérisseurs chez moi, ni de rebouteux, ni de coupeurs de feu. En tout cas, pas devant les enfants.

C’est ainsi que je me suis retrouvée chez ce kiné masseur annoncé comme ça sur sa plaque, conseillé par l’homéopathe de ma mère. Et je trouvais qu’il avait des pratiques, disons, originales. Et qui plus est, efficaces puisque lorsque je dis que j’ai eu une scoliose, beaucoup me disent que ça ne se voit pas. Ce n’est que 4 ou 5 ans après que j’apprends par hasard que c’était de l’ostéopathie, enseignée au Canada.

Je me suis inspirée de cette histoire pour l’héroïne de mon roman le Tourbillon de la vie.

Cette expérience et d’autres m’ont aussi appris qu’avant de se tourner vers une thérapie, c’est aussi une question de personne. La spécialité importe mais peu. Le résultat était là et c’est ce qui comptait et qui importe encore aujourd’hui pour moi.

Je suis devenue une inconditionnelle de l’ostéopathie et je n’ai eu de cesse de trouver ces professionnels au gré de mes déménagements puis j’ai converti toute ma famille. Mes enfants ont ce réflexe lors d’une problématique et se font leur idée. Aujourd’hui, il suffit d’effectuer une recherche et de trouver.

Ce qui n’était pas le cas.

Revenons à cet ostéopathie qui me guérit de ma scoliose. Et moi, insouciante, je ne me soucie plus de mon dos jusqu’à ma première grossesse, plus de 10 ans après.

Ayant déménagé et l’ostéopathe où j’étais allée ado étant parti aussi, je crois naïvement que je vais en trouver un dans l’annuaire (c’est comme ça qu’on faisait dans les années 1990).

Aucune trace.

Cela semble surréaliste aujourd’hui d’imaginer ça. Et pourtant, l’ostéopathie était invisible et même plus que ça. Ostracisée. Si, pardon, il y en avait mais ce sont des médecins qui l’exercent. Moi, ce que je trouve, ce sont des kinés. Ils s’affichent ainsi mais pratiquent bien l’ostéopathie.

Je ne sais pas comment ça se passe dans d’autres pays, mais en France, ne pas être reconnu officiellement veut dire aller au-devant d’ennuis qui peuvent même être judiciaires.

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