Les Routes du Bien-Être - Genèse 08

« Tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais »

Xavier Dolan

Aujourd’hui encore, je me demande comment j’ai pu être dans le déni (déni de mon état dépressif, rappel) et c’est bien de ça qu’il s’agit. Certain.es parlent de mensonge alors que c’est bien quelque chose d’inconscient dans le sens même pas connu et c’est encore un mystère pour moi. Y penser me rend plus indulgente vis-à-vis de ce que j’observe autour de moi. Et que ce soit un petit déni ou un gros – j’ai connu une femme de 4 enfants découvrant sa 5e grossesse à plus de 4 mois d’avancement ! – cela existe vraiment et c’est perturbant pour celui et celle qui le vit et pour l’entourage.

Bon, l’entourage est parfois loin d’être indulgent en disant « on s’en doutait », « je ne suis pas étonné.é » bla bla bla.

Dans tout ça, ce que je retiens est le respect de cet aspect de la personne, l’acceptation et ne pas entrer en force avec nos théories. Nous sommes tellement avides de « bons conseils », moi la première. Ado, j’avais un petit copain que je trouvais mou par moments. Un jour, je l’ai secoué – physiquement – et je lui ai dit « bouge, vas-y ! »

Alors pas du tout ! Ça ne marche pas. Maintenant cette méthode, je « sais » qu’elle peut faire plus de mal que de bien qu’elle que soit la façon de faire ou de dire.

À ce moment-là, quand je suis allée voir M. la psy, le père de mes enfants a été soulagé. En réalité, il se défaisait d’un poids sur moi. Le poids de sa culpabilité et de sa responsabilité que j’ai endossé et qui s’est amplifié. Ce qui me faisait encore plus dire « oui » à tout.

Puis peu à peu de l’avancée de mes séances avec M. ma psy et L. en Médecine Traditionnelle Chinoise ainsi que grâce à d’autres sur mon chemin – coachs et thérapeutes – un jour, j’ai dit « non ».

Dire NON emmène sur d’autres chemins plus ardus, méconnus, mal connus, à expérimenter. Si j’avais continué à dire oui, peut-être que la procédure de divorce aurait raccourci mais aujourd’hui, ce dont je suis sûre, est que je ne serais pas en train de vivre ce que je vis et que je ne serais pas en train d’écrire ce livre.

Cette fameuse estime de soi dont les discours, les livres et les méthodes pullulent, peuvent juste commencer par un NON. Et c’est pas une blague, dire non à l’autre, à une situation… c’est vraiment se dire OUI à soi et ça peut faire peur. Comme être seul.e. Une peur que j’aie surmontée en vivant seule plus de 6 ans et non pas comme je l’entends de femmes divorcées qui ont un enfant avec elle. Être seule, par définition, c’est vivre face à soi-même chaque jour sans un ado dans la chambre à côté.

Je théorisais beaucoup de choses que j’avais entraperçues et que je vivais sans vraiment savoir ce que c’était. Je m’étais coupée du développement personnel, de la psychologie, des thérapies dites alternatives, jugeant sans les connaître ou avec des croyances – non pas religieuses comme je le pensais au début – qui les cataloguaient comme inintéressantes, pas pour moi. J’étais sceptique, fermée tout en pensant être ouverte.

Un paradoxe de plus. Ce qui fait la beauté de l’être humain. Je gardais aussi le souvenir des étudiants de psycho que je méprisais et que je regardais de loin, les jugeant autocentrés. Peut-être que l’enseignement de la psychologie était différent et a évolué et c’est vrai puisque j’ai discuté longuement avec une étudiante pour qu’elle m’explique en théorie ce que je vivais et ce qu’était la psychanalyse, psychologie, psychiatrie…

J’avais des a-priori, je généralisais et je mettais tout le monde dans le même panier sans laisser une once de chance de compréhension pénétrer mon esprit. Je sais aussi que le climat familial de mon enfance a eu une influence sur moi par rapport à la psychothérapie. Ceci est une autre histoire, comme on dit et dont je me suis inspirée pour mon héroïne dans mon roman le Tourbillon de la vie, Chronique d’une femme amoureuse , mon premier roman autoédité sur Amazon.

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