Lettre à mon passé
Depuis quelques temps, des évènements, des personnes de mon passé ressurgissent et j’avais envie de te faire partager ce que ça m’inspire.
Comme une lettre à mon moi d’avant.
Cher moi d’avant aujourd’hui,
Quelques réflexions matinales qui te sont adressées.
Alors, je te les retranscris.
Cette porte que j’avais laissée ouverte il y a 33 ans, elle est encore ouverte. Tu l’as poussée. Ton âme s’est souvenue de mon âme et de son invitation.
Le temps n’existe pas en dehors de celui que les humains ont inventé. Le temps humain est illusoire pour les âmes qui veulent se retrouver. À toi de chercher en toi qui tu penses ou qui tu es vraiment.
Le sens de la vie.
Au fond de moi, je l’ai toujours compris le sens de la vie.
Quand je m’en écarte, une violence interne m’invite à revenir à moi, à entrer à nouveau dans ma grotte.
Je prends la parole à la première personne pour te laisser la place de prendre la parole à ton tour.
Es-tu en capacité de parler de toi ? de te révéler ? de te montrer à nu ? de parcourir ces 33 années et d’arriver à aujourd’hui pour que nous rerencontrions à nouveau ?
Je ne te laisserai pas.
Je n’ai plus d’adresse à apposer sur une enveloppe, qu’elle se termine par Brazzaville ou Nancy.
Ce pays me faisait rêver et en même temps m’effrayais tel que tu le décrivais et ces lettres de la fille loin de tout, je doutais qu’elles soient sincères.
Je les croyais dictées par le manque et cette dépendance, je n’en voulais pas. Je cherchais encore le prince charmant sans savoir qu’il n’existe que dans les histoires et que la réalité est loin de cet idéal et de cette perfection que j’ai finie par voir quand même, vivant dans une illusion, genre cage dorée pendant 25 ans et le réveil fut rude. Cela m’a aussi appris que l’amour n’est pas la possession ni celle de l’autre, ni celle de biens matériels qui rendraient cet amour plus vivace.
L’écriture est la voix de mon âme depuis longtemps même si ses messages sont parfois obscurs.
Mon imagination aujourd’hui me sert à écrire des livres et je reviens ensuite à la réalité avec force.
Mon corps, lui aussi, me remercie chaque jour de ce retour à lui et depuis 5 ans, je le guéris aussi.
Les miracles, ce n’est pas que ça.
La magie, ce n’est pas autre chose que revenir à soi, guérir ce qui est invisible, caché en nous, pour guérir le visible qui se manifeste dans le corporel.
Pour faire rapide, j’avais grossi, je faisais de l’hypertension, j’étais essoufflée à chaque instant, je subissais migraines après migraines et encore ce n’était qu’un début.
Ce que je faisais était d’une lourdeur incommensurable comme si je marchais dans une boue épaisse et collante.
Pendant 6 mois à 1 an après ma séparation au bout de 25 ans de mariage, une psychothérapeute a été ma meilleure amie. Beaucoup de mes convictions ont volé en éclat. « les psys étaient pour les fous », pensais-je.
Avec elle, j’ai d’abord redécouvert le souffle, la respiration.
Ces techniques que je connaissais pas, je les ai ensuite expérimenté, je me suis intéressée à ce qui me faisait du bien. J’ai tenté la méditation, la sophrologie, le Qi Gong, la médecine chinoise, le shiatsu, la PNL (programmation neuro linguistique) et je me suis formée même si la toute première formation qui m’a été conseillée était l’Analyse Transactionnelle et que vraiment je me demandais « c’est quoi ce truc ? »
J’ai vite compris que je me trompais, que nous trompions tous.
Je croyais être à la traîne et j’ai aussi compris que divorcer, se séparer ne résolvait pas le problème entre deux personnes mais que chacun avait à faire de son côté (même en restant ensemble).
Mais ce que j’avais compris, visiblement, mon ex., non.
Et c’est avec une immense tristesse que, peut-être dans un instinct de survie, j’ai accepté ce divorce.
L’idée de garder une certaine unité familiale avec mes enfants m’obsédait.
Et récemment, j’ai aussi fait le deuil du divorce idéal.
Aujourd’hui encore parfois, je ne sais pas trop où j’en suis, je ne sais parfois pas trop ce que je veux.
Alors je laisse les calculs, les stratégies et je me laisse porter, emporter par ce que le vie m’apporte, les rencontres, les opportunités.
Et oui, il y a de la magie. C’est comme ça que je l’appelle même si elle existe depuis longtemps. C’est juste que je n’y faisais pas attention avant.
Chaque instant, je fais des relectures de ma vie et j’y vois, j’y comprends d’autres choses qui m’avaient échappées ou que j’avais interprété avec un filtre, souvent négatif.
Et puis, tu es arrivée ou plutôt revenue.
Sous forme de la demande d’un ancien amoureux. J’étais en pleine rencontre professionnelle, au milieu de 300 personnes, dans une ambiance semi boulot, semi vacances.
Et je me suis emballée.
Ah, je t’ai pas dit.
En lisant un article puis après un livre, j’ai découvert à l’âge de 50 ans que je suis hypersensible.
En gros, l’hypersensible peut être perçus comme quelqu’un dont les sens sont exacerbés et qui exprime (ou réprime) ses émotions qui sont plus développées que le moyenne.
Maintenant que je sais ça, j’ai corrigé quelques épisodes de ma vie. Lhypersensible a aussi l’avantage d’être plus sensible au monde subtil et aux subtilités en général, comme par exemple repérer quelqu’un qui dit quelque chose en contradiction avec son attitude ou bien sentir une odeur avant les autres (ou qu’ils ne sentent pas).
Bref, il y a une spécialiste, Elaine Aron, qui explique mille fois mieux que moi tout ça.
Pour dire et pour finir (une lettre a besoin d’un fin) que je suis toujours emballée pour connaître la Dominique d’aujourd’hui, que certains (très peu) appellent encore Domi tout en comprenant que chacun son rythme et que, bon ben, comme je l’ai dit, à 55 ans (bientôt 56, moi, je suis du 9 janvier) je prends la vie comme elle vient avec ce qu’elle m’offre (pas de hasard…)
Je t’embrasse
Dominique
PS : J’aime beaucoup que tu m’appelles Domi – plus personne ne le fait.