Mots et Images
L’écriture et les images font partie de ma vie depuis longtemps maintenant.
Pour l’écriture, je dirais depuis l’école primaire où j’ai ressenti un bien-être à mettre par écrit ces choses que je ne disais pas à l’oral pour diverses raisons et qui étaient acceptées puisque cela devenait des devoirs d’école.
Puis il y a eu l’écriture cachée, celle que je pouvais pratiquer de façon plus libre, à l’abri chez moi dans ma chambre.
J’ai retrouvé cette liberté avec mon premier appareil photo qui était celui de mon père. Un appareil photo argentique, comme on dit aujourd’hui. On disait juste appareil photo puisqu’il n’y avait que cette façon de faire des photos, avec une pellicule et bien se poser pour réaliser un cliché.
Bien prendre son temps.
Ne pas savoir si la photo est bonne ou pas, bien éclairée ou pas.
Attendre que le magasin de photos développe les négatifs et au bout de quelques jours et même quelques semaines, se replonger dans des souvenirs oubliés, sublimés ou ternis.
Puis mon père m’a offert une caméra, toute petite, presque un jouet, du Super 8 muet, pour les amateurs qui savent ce que c’est.
L’image animée, j’ai dû l’apprivoiser et je me suis rendue compte que je vivais dans un paysage immobile, ou en tout cas, c’est ce que je croyais.
Je ne pensais pas comme aujourd’hui qu’un arbre, une plante, des nuages pouvaient avoir d’infinis mouvements.
Il y a une chose aujourd’hui qui a changé cette perception, c’est l’écran numérique. Moi je ne disposais que d’un œilleton minuscule dans mon appareil photo et ma caméra.
Ma façon de voir le monde à travers ces techniques était très très réduite.
Puis j’ai appris l’image, à la lire et aussi à filmer. J’ai appris à filmer les deux yeux ouverts : un œil dans l’œilleton et un autre observant le monde autour.
Aujourd’hui ces temps obscurs où le monde était réduit est fini. Quoique… Serions-nous en train de juste ignorer ce qui nous entoure ?
Aujourd’hui, mes yeux sont grands ouverts et lorsque je braque mon smartphone pour capter un paysage, je vois avec mes yeux un monde encore plus grand que celui enfermé dans cette image dite numérique maintenant.
La technologie a beaucoup apporté à mon ouverture du monde comme Internet et l’ordinateur pour mon écriture et pourtant, encore aujourd’hui, mes deux yeux et tous mes sens sont encore supérieurs pour appréhender toutes les merveilles qu’il me reste à découvrir.
Ouvrons les yeux !
Dominique
