Oui, 5 mois depuis ma lettre “Au bord du gouffre”.

Cette lettre écrite d’un coup au réveil un matin de profond désespoir me semble loin et j’ai aimé que quelqu’un me dise que j’avais exprimé ce que lui aussi vivait.

J’en avais été surprise.

J’avais eu beaucoup de messages de sympathie suite à cette lettre.

Je dis lettre parce que je l’avais adressé à quelqu’un sans que ce soit une personne en particulier.

Pour en revenir aux retours, je continue à croire qu’il est bon de partager ce que nous vivons, non pas dans un but de buzz comme on aimerait peut-être mais qui n’est pas pour moi parce que je me dis qu’il y a un après-buzz et que c’est ça qu’on oublie.

Donc, partager ce qu’on vit est utile pour soi et pour les autres.

C’est se sentir moins seul,

Ça soulage quand ce n’est pas un pamphlet contre quelqu’un,

Ça permet d’exprimer ce qui resterait dans le corps sous une forme de maladie par exemple,

C’est se relier aux autres,

C’est découvrir que l’autre, aussi, vit des choses et des moments pénibles,

C’est tomber le masque un instant,

C’est être le porte-parole de ceux et celles qui ne savent pas, n’osent pas,

C’est revendiquer l’imperfection,

C’est dire “oui, toi aussi tu as le droit”,

C’est montrer le chemin,

C’est ouvrir la voie et dire “c’est possible”,

Et enfin, dans mon cas, c’est t’annoncer que j’ai laissé tomber ce qui peut advenir et que j’ai envoyé ma signature pour accord cette semaine.

Alors, oui, je vais respirer mais comme un gagnant au loto, je me suis demandée si je me sentais changée. A part une exaltation le premier jour et une fatigue inattendue le deuxième, les deux couplés à la Pleine Lune pour laquelle je propose chaque mois un conte métaphorique à retrouver ici,

donc, à part ces sensations, je construis mon projet comme je le voulais déjà avant.

C’est donc un WeekEnd Ecriture les 19, 20 et 21 mai et ensuite pouvoir accueillir des auteurs en résidence mais aussi en écriture libre.

J’ai donc compris une chose de cette attente, de cette aventure, de cette incompréhension mutuelle, c’est que j’avais un chemin à parcourir, des personnes à rencontrer, des apprentissages à faire, des leçons de vie à vivre, des lieux à visiter, des liens à resserrer, des autres à dénouer, des amours à construire ou à consolider et des autres à terminer, des amitiés à découvrir et des autres à délaisser, des illusions à découvrir et à enterrer et ma vie à vivre à chaque instant.

Pourquoi attendre ?

Attendre quoi ?

C’est pour ça que je ne me sens pas changée de façon radicale parce que je me sens entourée, parce que je me suis entourée, parce que j’ai ouvert mon coeur au lieu de le refermer et de m’enfermer.

Et tu sais quoi mon ami.e ?

Je suis en meilleure santé.

Judith Boyd (78 ans) que j’adore suivre sur Instagram l’a dit dernièrement, “The goal is to stay healthy, not to stay young” (le but est de rester en santé non pas de rester jeune) et moi j’ajoute que vivre longtemps, oui et dans les meilleures conditions physiques possibles et c’est bien parti !

Et pour toi ?

Je te salue et je te donnerai d’autres nouvelles quand les portes de mon Home ouvriront officiellement aux visiteurs.

En attendant, tu peux goûter un avant-goût fin mai.

Je te souhaite le meilleur et je te dis à bientôt, mon ami.e