La Communication biaisée

Peut-être l’as-tu remarqué, je m’intéresse beaucoup à la communication et encore plus depuis que j’ai découvert que je communiquais extrêmement mal.

Mal dans le sens où justement cette communication n’en était pas une.

Je me suis donc formée à des techniques de communication que certains pensent réservées aux écoles de commerce, comme la PNL (Programmation Neuro Linguistique) ou l’Analyse Transactionnelle et qui ont vu leurs méthodes assimilées à de la manipulation.

En effet, le mur qui sépare la communication saine de la manipulation est ténu, voire très mince.

Je l’ai expérimenté à l’issue de mes formations en mettant en pratique ce que j’avais appris et c’est effrayant : j’aurais pu faire acheter à une personne quelque chose dont elle n’avait pas besoin. Et tout ça en toute convivialité, sans aucune violence (apparente).

Aussi, je persiste à croire qu’en étant bien informé de ce qui se passe lors d’un échange relationnel avec quelqu’un, il est plus facile de garder son libre arbitre qu’on soit dans la position de la personne qui persuade que dans la position de la personne qui se laisse persuader.

Et c’est là qu’entrent en jeu nos émotions que je balayais d’un revers de la main avant que je ne comprenne toute leur importance.

Lorsque nous parlons avec quelqu’un, les mots n’entrent en compte que pour un faible pourcentage. C’est une des raisons qui fait le succès des personnes rompues aux techniques de vente. Elles ont compris que, peu importe le produit, ça se passe ailleurs.

Et c’est bien là, cher lecteur, chère lectrice, que je te mets en garde.

Aurais-tu acheté quelque chose qui reste dans ton placard ? Ou une formation pas encore regardée ? (je parle des formations en ligne) ou as-tu un bon cadeau (c’est la saison) inutilisé ?

Qu’est-ce qui t’a motivé pour acheter ceci (ou accepter le cadeau) ?

Une empathie ? une émotion ? l’intonation de la personne ? la personne elle-même ? un souvenir ?

Un peu de tout ça et encore d’autres éléments peut-être inconnus et inconscients.

L’un de ceux-là est très simple : être aimé.

Parfois, nous voulons tellement être aimés, aimés de l’autre que nous sommes prêts à acheter toute la gamme de produits qu’il ou elle vend (même si c’est un.e inconnu.e) et les dits produits finissent dans un placard.

Et le phénomène fonctionne aussi pour le.la vendeur.se s’il n’y prend pas garde : je te vends ça si tu me donnes ça. En l’occurrence, ici, de l’argent.

Revenons à la communication et remplaçons l’argent par le temps passé avec quelqu’un ou l’écoute donnée à l’autre.

Et à la place, essaie « je t’aime si tu fais ceci » ou « tu m’aimes si je fais cela »

Étonnant ?

C’est ce qui s’appelle aussi de l’amour conditionnel où un échange intervient forcément.

Que ce soit bien ou mal n’est pas mon propos ici, mais que ce soit fait consciemment m’importe plus et surtout, surtout, en connaissance de cause et en utilisant ce qui s’appelle la dissociation.

La Dissociation

La dissociation est très utile dans certains cas et lors d’échanges commerciaux encore plus : je ne suis pas ce que je vends. Ce n’est pas moi que je vends, c’est mon produit ou mon service et oui, certain.es peuvent ne pas l’aimer, ce qui ne remet pas en cause qui je suis.

Les acteurs ont ce besoin de se dissocier pour interpréter un rôle : ils deviennent leur personnage qui est très différent de qui ils sont.

Et nous, nous jouons aussi des rôles.

Quand je suis la mère qui punie mon enfant, suis-je une mauvaise personne ? Non. Quand je suis le.la patron.ne qui licencie, suis-je une personne à blâmer ? Non. Quand je suis le.la collègue qui s’emporte ? Suis-je une personne violente ? Non. Quand je me dispute avec mon.ma conjoint.e, suis-je une personne insupportable ? Non.

Hélas, nous voulons des coupables à tout prix (les tribunaux débordent) alors qu’il ne s’agit que de prendre ses responsabilités d’une situation qui, OUI, peut nous échapper.

Et c’est naturel !

Nobody’s perfect (Personne n’est parfait !) dit un personnage du film Certains l’aiment chaud (Some like is hot) de Blake Edwards.

Les exemples peuvent se décliner à l’infini et à chaque fois, il est important de distinguer qui je suis vraiment de mon comportement qui, lui, est normal.

Il y a, bien sûr, certains comportements à modérer comme une violence excessive mais ils ne peuvent être changés que par la personne elle-même et ne définissent pas qui elle est profondément.

De plus, les circonstances qui déclenchent ces comportements sont très variées.

Donc, en conclusion de cette longue explication, cher.e lecteur.lectrice, est que la communication, ce n’est pas si simple que ça mais qu’il est possible, toujours, de s’améliorer, de s’informer, de se former, de s’observer et de changer.

Belle journée à toi qui me lis,

Dominique

Dominique Chailan, Autrice, Réalisatrice, Raconteuse d’histoires

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