La petite fille qui jouait à cache-cache
En cette fin de mois d’avril, avec une nouvelle lune pour clore le mois, une éclipse partielle du soleil et mon déménagement après 7 mois dans la même ville, il est temps je parle un peu plus intimement de ma vie.
7 mois au même endroit semble court à certaines personnes et pourtant, depuis un an, c’est l’endroit où je suis restée la plus longtemps.
Les personnes qui me sont proches savent pourquoi et encore… Un divorce, des problèmes financiers, un statut non reconnu dans une société qui refuse et impose des règles basées sur des archétypes fossiles et seulement bénéfiques à la majorité.
Allons-nous vers une déshumanisation de notre société ?
Nous pensons qu’en ayant quelqu’un au bout du fil, cette personne va faire preuve de compassion envers notre situation et accéder à nos demandes.
Et je découvre que certains emplois sont devenus des robotisations un peu comme l’avait inventé Ford pour construire ses automobiles.
Certaines personnes ne sont là que pour cliquer sur des “autorisations”, des “possibilités”, des “permissions”, des “opérations” d’échanges de biens, d’argent…
Cette tristesse qui rend ma situation personnelle critique dans plusieurs domaines me fait de plus en plus me rendre compte combien chacun et chacune vit dans son propre univers de souffrance, quitte à l’entretenir.
A quoi cet état de fait est-il dû ?
Comment en arrive-t-on là ?
En se complaisant dans ses misères, oui peut-être ?
Ma grand-mère disait '“misère de nous” et nous riions de cette expression et aujourd’hui, je me rends compte à quel point elle a formaté, cette vision de souffrance qu’elle avait hérité de sa religion (catholique), toute son existence et je n’ai connu que peu de sourires sur son visage.
Ces sourires, rares, ils sont arrivés à la naissance de mes enfants.
Les enfants sont nos plus grands professeurs, les nôtres et touts ceux qui nous entourent.
J’ai envie de remettre le jeu dans ce que nous faisons.
C’est une petite fille hier sur la plage qui est venue me le rappeler. Elle était en maillot de bain deux pièces avec un froufrou sur le bas qui volait quand elle courait.
Je ne savais pas ce qui la faisait courir quand elle me frôla en disant pardon. Nous étions dans les dunes.
Et je la vis se baisser et se cacher derrière des buissons. Bien sûr, je la voyais. Elle était accroupie et me regarda avec un sourire, un doigt sur la bouche.
Alors je souris aussi et je hochai la tête d’un air entendu.
Derrière moi, un jeune garçon achevait de compter et se leva.
Je ne vis pas la suite car je m’allongeai dans le sable, chaud, doux et moelleux.
La petite fille jouait à cache cache avec sérieux.
Est-ce qu’elle fut trouvée ? Je ne sais pas. Quand je me relevai, elle était partie.
Est-ce gagner ou perdre qui importe ou le jeu lui-même ?
Et si tout était jeu ? Et si nous faisions jeu de tout ?
Sur ce, je vous laisse, j’ai à jouer.
Bises et Love,
Dominique