Les Routes du Bien-Être - 14

« Pour se sentir aimé, il est indispensable de s’apprécier soi-même. Pour donner quelque chose, il faut le posséder. »

Maud Ankaoua, Kilomètre Zéro

Pour en revenir sur ce que j’avais saisis, j’ai compris qu’il y a un gouffre entre comprendre, savoir et « encaisser », que la vie n’est pas toujours ce qu’on croit et la voir d’un autre œil n’aide pas forcément.

Moi, à ce stade, au lieu de compréhension, je ressens une grande solitude.

Ce passage à vide m’oblige à quitter le cercle d’ami.es et familial pour aller vers d’autres avec qui échanger juste parce qu’ils le vivent ou l’ont vécu et l’ont transformé. Mon côté révolutionnaire découvre combien les gens vont mal et je voudrais les secouer.

Dans un premier temps, l’association de coachs a été un refuge et un sas de passage bienvenu.

Beaucoup le disent et c’est vraiment ce qui s’est passé. En changeant de vie, surtout en le choisissant, ainsi que la manière de penser, le cercle de personnes autour de soi doit changer, change.

Je me sentais en décalage, exclue, et j’avais beau parler de ce que je ressentais, cela semblait glisser et je ne savais pas quoi faire. Je sais aujourd’hui que se séparer d’ami.es ou même de membres de sa famille fait partie de ce processus de changement. J’en prenais juste conscience à ce moment.

Je n’aime pas trop les injonctions, ayant disjoncté avec les « tu dois travailler », « tu dois trouver un appart », là c’était une réalité. Le communiquer mieux que ça, aide.

N’empêche, j’ai voulu m’accrocher parce que je me sentais seule, dans une solitude telle que j’acceptais des discussions et des visions d’un monde qui n’était plus le mien, juste pour être avec d’autres personnes !

Ce qu’il y a de bien est que les choses se font d’elles-mêmes. Le tri se fait tout seul ou presque.

Restent les enfants quand il y en a et ceux et celles qui vivent ou ont vécu une situation semblable et encore, quand leur avancée dans la compréhension de ce qui se passe est suffisante pour communiquer. C’est dur à dire mais quand une amie de 30 ans me dit qu’elle se sépare et divorce, je me réjouis presque. Ce n’est pas toujours le cas de se retrouver mais là, ce le fut. Comme si elle et moi suivions des routes parallèles en nous donnant la main depuis que nous nous sommes rencontrées.

Pourtant, j’ai essayé avec ma famille, des ami.es, de leur parler de cœur à cœur mais je n’avais pas de retour visible par rapport à ce que je vivais.

Cette année-là donc, entrent dans ma vie des personnes avec lesquelles j’ai fait un bout de chemin, d’autres qui sont encore là, d’autres encore qui ont été des liens, dans le sens où elles m’ont présenté d’autres personnes.

Parallèlement, je me lançais dans les films pour sites internet. Je sais aujourd’hui que le côté business me faisait cruellement défaut mais c’est ainsi que j’ai rencontré et connu certaines thérapies. Ce qui m’a donné envie d’aller à des conférences sur la PNL, l’Hypnose Ericksonnienne et à la formation à l’Analyse Transactionnelle. J’ai découvert des aspects de moi avec cette dernière et à la conférence sur l’hypnose, je me suis inscrite à la formation de praticienne. Je nageais en pays inconnu. Pendant la presque totalité de cette formation, je me suis demandé ce que je faisais là ! Je me sentais en décalage par rapport à un monde nouveau, un langage nouveau (pas que de la formatrice mais des participants plus expérimentés aussi !).

Je prends ici le temps de détailler et d’expliquer ce que ces formations et ces thérapies (voir précédemment) ont eu comme effet sur moi au point de vouloir les rendre visibles.

Je sais aujourd’hui que M. ma psy a utilisé l’Hypnose, l’EFT, la Kinésiologie et peut-être la PNL avec moi. Elle ne me l’a pas dit, ni détaillé ce que ce n’était ni comment s’appelaient ces pratiques. Sur le moment, je reconnais que je lui en ai voulu alors que cela était secondaire puisque ce qui comptait alors était de répondre à mes demandes. Et surtout, surtout, j’ai constaté des changements et j’ai pu me libérer de certaines choses dont je n’avais même pas conscience.

Ça, c’est bluffant !

Ces changements étaient peut-être infimes et sans rapport apparents avec ce que j’aurais voulu mais c’était la montée à la conscience (tout ça m’était complétement inconnu) comme a dit M.

Cela s’est fait de façon tellement simple et fluide bien que je sois plongée dans le chaos, le ressentiment, la colère et la tristesse de ma situation que j’aurais pu passer à côté sans cette psychothérapie.

Et c’est peut-être ce qui m’arrive encore parfois. Donc les « effets secondaires » de cette thérapie avec M. ont d’abord été cette allergie aux chats de 30 ans qui s’envole. Comme ça, pft ! Les petits signes suivants se sont ensuite accumulés et 2018 a été une année de fulgurance. D’abord je constate que je mange la bouche fermée. Je vous entends rire ou sourire mais j’avais beau y penser, rien à faire. Puis vint l’arrêt complet du rognage de mes ongles. Et après, j’ai réalisé que j’étais passée du « je ne suis pas d’accord » systématique au « je suis d’accord ». Quelques ateliers en PNL m’ont éclaircie sur mon langage et je me suis retrouvée comme une enfant qui apprend à parler, hésitante, cherchant mes mots, un véritable réapprentissage de la parole.

En cela ma demande de « je veux communiquer avec mon mari » avançait. J’ai compris aussi que pour communiquer avec quelqu’un, c’est avec son accord et vouloir avec quelqu’un qui ne le souhaite pas, autant laisser tomber.

Quoi qu’en disent certaines personnes, un divorce après autant d’années avec 3 enfants, ce n’est pas du gâteau. C’est lourd, douloureux, culpabilisant, faisant ressortir toutes sortes de choses qui avaient été balayées sous le tapis, en espérant qu’elles disparaissent.

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